Tchadensky JEAN BAPTISTE // Un an après, un énième porteur d'espoir perdu pour le secteur universitaire haïtien
Tchadensky JEAN BAPTISTE, étudiant en troisième année du département des lettres modernes à l'ENS, avait un avenir prometteur devant lui. Malheureusement, son destin a été brisé par une balle perdue dans les rues de Port-au-Prince. Son décès tragique est symptomatique d'une réalité alarmante : l'insécurité aiguë qui règne en Haïti.
Au cours des dernières années, le secteur universitaire en Haïti a subi des pertes dévastatrices, principalement en raison de l'incapacité de l'État à assurer ses missions régaliennes. Comme le soulignent des philosophes politiques tels que Thomas Hobbes, la première responsabilité de l'État est d'assurer la sécurité de ses citoyens (Leviathan, 1651). Cependant, face à la montée de la violence et de l'instabilité, l'État haïtien a failli à ces missions fondamentales.
Le décès de Tchadensky JEAN BAPTISTE n'est malheureusement pas un cas isolé. De nombreux espoirs du pays ont été brisés, certains de manière planifiée et délibérée. Les noms de Gregory SAINT-HILAIRE, étudiant de l'École normale supérieure (ENS), Osny ZIDOR, étudiante en 5ème année de la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP), Marline Flora NERESTANT, étudiante en deuxième année à la faculté des sciences infirmières de l'UNDH, Doukenley DUPICHE, étudiant finissant à la faculté de droits et des sciences économiques des Gonaïves, Professeur Fortuna SOLON (ENS), Me Monferier DORVAL, Professeur à l'Université d'État d'Haïti (UEH) et bien d'autres, résonnent parmi ceux qui ont été injustement arrachés à leurs familles et à leur communauté, privant ainsi Haïti de son potentiel intellectuel et de son avenir.
Dans un pays où l'élite intellectuelle est régulièrement menacée et où les investissements dans l'éducation et la sécurité sont insuffisants, il est tragique de constater que les ressources de l'État sont souvent détournées vers des secteurs induits et l'expansion de l'économie criminelle. Tandis que des jeunes brillants comme Tchadensky JEAN BAPTISTE perdent la vie dans des circonstances tragiques, l'État reste inerte, ignorant les appels à renforcer la sécurité et à protéger ceux qui sont chargés de conduire le pays vers un avenir meilleur. En fin de compte, tant que l'État ne reconnaîtra pas la valeur de ses ressources humaines les plus précieuses et ne garantira pas leur protection, les espoirs perdus continueront à hanter la nation haïtienne.
✍️Par Schadrac JOSEPH, Journaliste Rédacteur, Politologue en Formation à INAGHEI (Université d'État d'Haïti, UEH)
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